Cannabis : «Mon envie de joint est devenue un besoin» Nicolas

Publié le par Pasteur Rémy Francis

  

 

Ce témoignage montre toute la souffrance d'un jeune en dépendance avec la drogue, plus que la psychiatrie, Christ est la solution pour cette jeunesse en manque de repère certain. La rédaction.

 

Nicolas a bien essayé d'arrêter par lui-même, il n'y est pas parvenu: «Mon envie s'est transformée en besoin.» Comme tous les mercredis depuis trois mois, il a rendez-vous avec le psychiatre Olivier Phan au centre Emergence, dans le 13e arrondissement. Depuis cinq ans le centre a vu exploser le nombre de demandes de consommateurs quotidiens: 300 par an, dont la moitié concerne des mineurs.

A 18 ans, Nicolas raconte ses premiers joints, fumés trois ans plus tôt. «Parce que tous mes amis fumaient, et je me sentais exclu.» Il raconte aussi en souriant les premiers effets «libérateurs»: «On ne réfléchit plus à ce qu'on va dire. Il y a le goût. Et puis ça réveillait ma créativité.» Au bout de quelques mois, Nicolas ne fume plus que seul, le soir. Son principal problème? «L'argent. Dans les moments forts, je fumais 12 grammes en trois jours, soit 70 e.» Il vole un peu sa mère, lui ment. Sèche les cours pour fumer. Redouble. Se lève le matin «en se demandant juste “qu'est-ce que je vais pécho aujourd'hui”?».

 

A l'époque, il regarde la télé en fumant, sans pouvoir dissocier les deux. Pareil pour la guitare. Et puis première alerte: un soir, il a «l'impression de s'être déboîté la mâchoire et d'être schizophrène». Un jour, lassé de se «désocialiser», Nicolas demande à sa mère de l'aider, et atterrit au centre Emergence. «Ici, je m'entends raconter certaines choses de ma vie, et ça me fait honte.» Derrière son style de skater, ses cheveux en bataille et son expression facile, Nicolas est pudique. Il dit juste que les entretiens avec le psychiatre lui ont permis de «parler d'autres problèmes». Sa consommation a baissé.

Le docteur Phan rencontre aussi ses parents: «Ils se rendaient bien compte qu'il y avait un problème, mais ne savaient pas comment l'aborder. Dans certains cas, il m'arrive aussi de rencontrer des amis de l'adolescent.» Le travail dure généralement entre six mois et un an. Le temps de se débarrasser de cette «bouée de sauvetage» qui constitue «une mauvaise solution à des problèmes réels». Mais le docteur se veut optimiste: «Le cannabis avait une image cool, rasta, sympa. Ça change car on voit à présent ce qu'est devenue la première génération de fumeurs problématiques: des losers qui n'ont rien fait de leur vie.»

 



                                                                                                                Michaël Hajdenberg

 

 

 

Publié dans Témoignages

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